La Chambre Noire
J'enrage, je me donnerai des baffes parfois, le rendu des photos, prises avec un viel iPhone, de mon dernier ouvrage, est nul. J'ai voulu allé trop vite.
Pourtant je me suis mis derrière le Leica pour tenter de remédier à cette médiocrité, mais le processus et mon absence de talent se conjuguent pour, assez aisément, faire traîner les choses.
L'analogique est-ce si cool que çà ? comme aimerait le faire croire Leica se remetant à l'argentique avec le M11. Il est beau, il coûte une blinde et la pub donne envie.
Cette envie d'argentique sera-t-elle partagée par un nombre croissant de photgraphes amateurs ?
A Bangkok, les jeunes en sont friands et on trouve quelques labos de développement dans les quartiers branchés.
Après avoir vu Kodachrome et La vie rêvée de Walter Mitty je succombe au charme et pousse, 3 ou 4 ans en arrière, la porte du magasin Leica Bd Richard Lenoir à Paris pour acquérir un M4P. Pas de cellule, pas d'électronique et un nombre incalculable de photos foirées, c'est tout le charme. A voir.
Pour faire les choses à fond, acquisition sur le Bon Coin d'un agrandisseur Focomat, des produits Ilford pour le développement et le tirage.
Le rendu des rares clichés exploitables est à chier.
Je ne suis pas doué, mais j'aime bien, alors je continue.
Quand je passe aux rayons x des aéroports je flippe de tomber sur le connard qui ne voudra pas laisser les pellicules hors de son petit pré carré d'inspection. A ce jeu les Français gagnent haut la main.
Pour réaliser une photo je mets un temps incroyable. Entre la lecture de la lumière avec une cellule magnétique, non incluse dans l'appareil, lunettes de vue obligatoires, et la mise au point sur l'appareil photo, avec et sans lunettes, il peut se passer quelques minutes parfois et quelques mois avant de regagner la chambre noire.
La nuit tombant vite maintenant, il existe comme un appel pour reprendre le chemin de la chambre de développement et se déculpabiliser pour cette procrastination sans cesse renouvelée.
Les chattes ne semblent pas apprécier d'être délogées, il faut bien, les produis chimiques portent des mentions aussi menaçantes que les discours de Poutine. Ne pas faire gaffe à ce genre de détails.
Et à chaque fois de se poser la question : mais que diable sui-je allé foutre dans cette galère ?
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