Le voir et l'entendre

Je travaille actuellement sur Michel-Ange. Certains de ses sonnets ont été mis en musique par ses contemporains. Je tente de convaincre Denis Raisin Dadre, dont les disques avec Doulce Mémoire sont souvent primés, de les enregistrer. Première constatation, avec les gens de talent le dialogue s'établit facilement, ils sont ouverts, polis et à l'écoute, répondent aux mails. C'est rare! Je ne sais pas si nous parviendrons au terme de cette entreprise, mais pour ne pas être trop idiot je me suis plongé dans l'Histoire de la Musique publié par In Extenso. Et là Marie-Claire Beltrando-Patier attire notre attention sur les objectifs du chant grégorien, : toucher, ébranler. Le chant prend en charge le texte et vice-versa, et la voix devient regard. C'est ce que nous explique Amalaire, au neuvième siècle. Le O qui introduit certaines antiennes est en rapport avec le mouvement du regard et de la vision " Par cet O, écrit-il, le chantre s'efforce de faire saisir que les mots de l'antienne se rapporte à quelque admirable vision". Le chantre s'immisce dans un espace "hypermédia". CQFD

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