Livre Hebdo et l'E-Book

Pour ceux qui ne sont pas abonnés à Livre Hebdo un extrait (N°761) de la session dont parlait B Rives :
E-BOOK. Guillaume de Lacoste Lareymondie, chef de projet e-book chez Eyrolles, énumère les règles d'or pour vendre du livre numérique
4,3,9,4 : Ce ne sont ni les chif fres du Loto, ni ceux du Quinté +, mais la combinaison gagnante qui permettrait de tirer profit d'Internet pour vendre du livre numérique.
C'est du moins la démonstration de Guillaume de Lacoste Lareymondie, chef de projet e-book au sein du groupe Eyrolles. Après une première incursion avortée dans le livre numérique en 2000 (c'était trop tôt: dès l'année suivante la plate-forme de téléchargement fermait, faute de chiffre d'affaires), Eyrolles décidait de repartir, en 2006, à l'assaut d'un marché qui, entre-temps, s'était développé. Mais le vrai démarrage de la nouvelle plate-forme ne date que de l'été dernier. Sa cible est uniquement professionnelle. Tous les fichiers sont au format PDF « parce que tout le inonde sait ce que c'est, et que tous les ordinateurs savent le lire », enfin il n'y a aucun verrou logiciel ni DRM, « car les clients honnêtes ne veulent pas de contrainte pour ce qu'ils ont légitimement acheté ». Cette fois, le succès fut immédiat: « En six mois, le chiffre d'affaires généré a la même importance que si nous avions ouvert une nouvelle librairie.» Démonstration
3 pour « trois idées fausses qui empêchent de gagner de l'argent avec le livre électronique »
- Le livre électronique se lit sur une tablette dédiée (reader) :l'hypothèse est liée à l'essor de l'encre électronique, encore très perfectible. En attendant, « 40 millions de francophones possèdent un ordinateur: nous visons le gros du marché ».
- Il existe un risque de piratage à grande échelle : « Une peur légitime, qui ne résiste pas à l'analyse des faits. Le vrai risque de piratage de grande ampleur est pour les marchés de l'éducation. »
- La numérisation est un outil de promotion : « Ça fait cher de la promotion! Le e-book est d'abord une activité commerciale et un centre de profits. C'était la philosophie de notre projet. »

4 pour « les quatre principaux clients qui achètent des e-books aujourd’hui »: les bibliothèques; les francophones et Français de l'étranger; les professionnels (surtout nomades) ; les malvoyants.

3 comme « trois pré requis pour vendre des e-books » : faire signer des contrats qui incluent les droits numériques; disposer de fichiers de bonne qualité; avoir un personnel dédié: « Le seul vrai investissement est humain. »

9 pour« neuf raisons de vendre directement ses e-books »: le contrôle de son catalogue; la connaissance des clients; le suivi des commandes au jour le jour; la rapidité (« Il nous faut 10 minutes pour mettre en ligne un e-book, contre 4 à 8 semaines via un revendeur spécialisé!»); l'encaissement direct (« C'est bon pour la trésorerie.»); l'utilisation de formats rassurants pour les lecteurs; la possibilité de mettre en ligne des rééditions - ou des versions bêta.
Et pour finir, 4 comme « quatre règles d'or pour réussir la vente directe de ses e-books »: dimensionner l'investissement au marché (« en clair: ne pas dépenser trop d'argent ») ; proposer un fonds suffisant pour constituer une vraie librairie - au moins une centaine de titres par rayon; ne pas casser les prix (« sinon, on ne gagne pas d'argent, surtout avec une TVA à 19,6 %: le modèle économique du livre papier reste une valeur sûre») ; et enfin ne pas hésiter à proposer les titres phares de son catalogue: « On vend sur Internet ce qui se vend en librairie, et vice versa. »

C'est sûr y a matière à discussions, qui commence ?

Commentaires

Fabrice Epelboin a dit…
Allez, je m'y colle...

Lacoste est sans conteste un type intelligent avec une vraie vision, mais (comme je te le faisait remarque ailleurs), je doute qu'il sauve la maison à lui tout seul (ceci dit, Eyrolles, a toutes les chance, en parti grace à Lacoste, de ne pas trop mal s'en sortir).

Qui plus est, le soucis, c'est qu'un type de ce calibre se verra offrir sous peu des postes de très haut niveau par les nouveaux entrants du monde de l'e-edition, le problème pour Eyrolles sera de le garder dans ses rangs...

Pour ce qui est du PDF, c'est un faux problème, il existe des logiciels qui assurent le role de passerelle vers les nombreux formats du marché.

Pour ce qui est de maitriser chacun de son coté son catalogue, c'est aller à la bataille en ordre dispersé, pas forcément ce qu'il se fait de plus efficace, mais du point de vue d'Eyrolle, c'est certainement plus intelligent que de s'allier à des boulets.

L'encre numérique est au point, désolé, la dessus, je suis catégorique, c'est l'objet ebook qui est très perfectible (allez jeter un oeil chez PlasticLogic ceci dit)

Les risques de piratage... je les ai constaté de moi même sur le marché des encyclopédie professionnelles pour qui j'ai bossé. Il est partout, et si on l'aborde intelligemment (pas comme les majors), cela peut être aussi une opportunité.

Pour le point 4 (les client actuels), cela s'appelle une base de lancement, et c'est appelé à évoluer, non ? (ce qui n'enlève rien à la pertinence de l'exposé de Lacoste)

Pour le "3", rien à dire. Les contrats tout numérique auraient été faciles à faire signer en 2000, ceci dit. La presse a rencontré de nombreux problèmes avec les journalistes sur ce point.
C'est dommage votre commentaire vient un peu tard, pas sûr qu'il soit lu par d'autres que moi ;-(
Noam a dit…
mais si, il est lu avec attention,
sur internet les jours sont des années
mais toutes les années sont religieusement preservées pour les visiteurs
Ben oui faut croire. C'est intéressant de revenir en arrière. Merci à vous Noam.

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