Gustave Le Gray et l'Hypermédia
Le Gray, photographe Impressionniste, ça reste à développer, meurt deux fois. Il disparaît une première fois des radars de la République, de la bourgeoisie et de l'aristocratie frappé d'infamie pour faillite. Dans le sillage de la fuite, d'un embarquement pour l'Orient lointain, une oeuvre magistrale tente de résister aux déboires, à l'exile, à un enterrement en terre d'Islam de son inventeur. Inventeur et non auteur, car cet homme là prend des photos certes, comme vous et moi... en plus mieux, mais il met aussi au point des procédés de prises de vues, de développement, de tirages. Si elle n'est aveugle, la France est borgne et reconnaît souvent trop tard nombre de ses génies. Une nécrologie prémonitoire rédigée en 1860 par son ami Léon Maufras, nous avertit, l'infamie frappera à son tour les institutions, les apostats. Juste retour des choses, Shri Mataji parlerait de Loi de Compensation, et au nom de celle-ci de voir les plus belles photos rejoindre les cimaises des musées d'autre part.
Venons-en à l'hypermédia, Maufras dans son texte évoque une oeuvre musicale composée par Frédéric Brisson en l'hommage de leur ami commun. Sur le papier cette messe ne résonne pas à notre oreille, idem pour les compositions des troubadours évoquées par Dante dans sa Comédie, idem pour celles évoquées par Wagner dans ses ouvrages, idem pour la Bible, etc. Les exemples sont légions.
Le papier reste muet.
Nous restons sourds, parfois à jamais, à ces évocations. L'auteur nous laisse tout simplement penaud sur le bord de la route, il ne nous embarque pas avec lui quand fredonnant les morceaux choisis par lui, il les inscrits à l'encre sur la feuille. Il connaît, vous non. C'est dommage, on peut faire autrement et ce depuis des années déjà, mais le misonéisme reste un frein puissant, trop puissant.
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