Marinetti, un mauvais procès.

Je ne suis pas le dernier à dire d'un salaud qu'il est un salaud. Pour Marinetti, le précurseur du Futurisme, ses sympathies pour le Fascisme, son adhésion au mouvement, ses écrits sur la violence et la guerre, le classe d'emblée dans cette catégorie où figurent un Tromboncino, un Cellini, un Caravage. Seulement si on va au-delà d'une doxa vouant aux gémonies un mouvement, les Faisceaux Italiens de Combat, de sa naissance à aujourd'hui, et ceux ayant approché de près ou de loin Mussolini et ses arditi. Marinetti et d'Annunzio seront à jamais entachés de cette proximité, pourtant le premier rend sa carte en 1920 après le virage à droite d'un parti créé un an plutôt, un an avant la création du Parti National Fasciste, trois ans avant sa prise de pouvoir. Fantasque l'artiste est considéré comme un bouffon malgré son engagement physique contre les socialistes, anciens camarades de Mussolini. Entre les frustrations des Italiens, vainqueurs floués par leurs alliés lors de la première guerre mondiale, une dictature du prolétariat montante, un opportuniste ne reculant devant aucune trahison, aucun crime, le fondateur du Futurisme ne fait pas le poids, il ne possède pas la carrure d'un d'Annunzio pour sortir indemme de ce bourbier. Il lui faut des avocats pour redorer son blason.

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