Pourquoi de Botton n'écrit-il plus ?
Je n'ai pas la réponse, c'est dommage, j'aime bien sa façon d'appréhender les religions, l'art, la culture en général.
C'est clair la majorité des gens souffre, c'est clair, même s'ils s'en défendent, la majorité des gens aime l'argent, et pour la minorité restante le besoin est trop important. De là proviennent nos frustrations et nos peines.
De Botton essaie par ses essais de soulager cette population en offrant une nouvelle vision et une nouvelle approche d'un musée, d'un nouvel habitat, d'un art thérapique.
Art is Therapy pour le philosophe, j'ai bien peur que non.
L'artiste contemporain, ou ancien, n'endosse pas la souffrance des autres, il a bien assez à faire avec la sienne. Il n'échappe pas au système, il tente de faire du fric en exorcisant sa souffrance.
Si une oeuvre parvient à soulager quelqu'un... c'est un coup de bol.
Je ne parle pas de la pratique de l'art thérapie, un outil utilisé pour soulager par des personnes en souffrance, mais d'un quidam planté devant une oeuvre d'art moderne ou contemporaine assez longtemps, condition nécessaire, pour éprouver un bien fait.
Prenons par exemple les oeuvres en acier de Richard Serra, De Botton y lit une expression de la force et du courage, pouvant être insuffler au spectateur, soit.
Prenons l'ouvrier du haut fourneau, sans qui cette oeuvre n'existerait pas, ployant sous la main lourde du capitalisme, du Grand Bond en Avant du Maoisme, ou du communisme.
Est-ce que ça marche pour lui ? j'en doute, mais je peux me tromper.
Alors pour qui cela peut-il fonctionner ?
Serra y voit sûrement un materiau moderne, pour un spectateur moderne, averti et cultivé, ayant le temps d'aller à l'expo, au musée, à Brou (une église en Bretagne).
Un bloc de marbre dans un cloître serait moins parlant, même choisi par Michel-Ange en personne.
C'est la force de l'acier, tout le monde l'utilise : une fourchette, une voiture, des clés, un vélo etc.
L'architecture repose sur lui, la mécanique aussi, on tue avec et on soigne, sa banalité se mesure seulement quand il devient inacessible, quand sa taille et son poids dépassent nos capacités musculaires voire notre entendement, de là naît sa beauté, les formes viennent après.
Cette approche est vraie si pour un nombre trop infime de gens.
Dans leur Odyssée, Clarke et Kubrick refusant la simplicité choisirent un monolithe d'acier, en lieu et place d'un écran pour transmettre le savoir à l'humatité. Un objet déroutant tous les spectateurs non avertis.
Je ne doute pas des effets thérapiques de l'art moderne mais de sa portée universelle.
Des représentations de Marie, du Christ, des saints, de Bouddha, de Vishnu sont-elles plus puissantes ? Les dogmatiques aiment le croire, je ne suis pas loin de partager leur avis car avant d'être de l'art toutes ces figurations sont un langage compréhensible par une grande majorité.
L'artiste moderne n'a cure d'être compris.
De Botton est peut-être las de ne pas pouvoir changer les choses ?
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