Un jour de tonte
Fuir la canicule, facile il suffit de se pointer à Saint-Aubin sur Mer en Seine Maritime.
Il y fait beau parfois, mais jamais très chaud. S'il existe un pic dans la journée, les nuits sont fraîches et l'herbe pousse.
Alors il faut tondre, de préférence au soleil car un mushing humide reste collé au sol même par un vent d'ouest puissant.
Ces derniers temps l'exercice devient plus délicat, il s'agit de contourner les oeuvres d'art installées ici et là, puis de s'accroupir pour couper les bambous prêts à soulever le capot de la Jaguar type-e.
Au soleil les ailes se teintent d'or, c'est joli.
Tout le monde n'apprécie pas, dommage, seul un couple pour l'instant est venu expressément, mettant en avant son goût pour l'art contemporain. Le ROI n'y est pas ;-)
Saint-Aubin n'est pas une station comme les autres, c'est plutôt moche avec son antenne cellulaire, son parking d'hypermarché, ses logements sociaux d'une trentaine d'années, son perret en béton, ses incendies de paillotes à répétition. Seulement en prêtant un peu d'attention aux alentours il existe de belles maisons, un château et des résidences sans prétention abritant l'une des plus grosses fortune de France. Vivons cachés vivons heureux.
La vie culturelle serait quasi nulle s'il n'existait la fête du lin, en perte de vitesse visiblement, et le festival, Pete The Monkey.
4000 personnes débarquent chaque année à la mi-juillet pour s'amuser, découvrir des artistes, s'enivrer et fumer des substances illicites.
Les indigènes sont partagés sur le bien-fondé d'une telle initiative.
Le bruit, la principale nuisance, reste difficilement supportable mais le village profite un peu de la manne pécuniaire.
Les gendarmes détachés pour l'évènement se disent sûrement chanceux de ne pas de devoir pendant ce temps là se rendre sur les accidents de la route assez fréquents dans le coin.
Des journalistes de Paris ou de Londres, à vol d'oiseau la City est bien plus proche, viennent rendre compte, logés confortablement dans un manoir.
Une fois terminé, le spleen s'abat sur la contrée, le touriste reste rare cette année.
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