Quand Freud ou Michel-Ange se gourent, ou pas.
J'ai repris hier soir la lecture de l'Exode : Quand Moïse descendit du mont Sinaï, Moïse avait en sa main les deux tables du Témoignage ...
N'étant encore jamais allé à Rome je ne me suis pas réellement penché sur le Moïse de Michel-Ange, mais comme amateur de Freud j'ai lu son article (1914) sur cette célèbre sculpture et son interprétation.
Le psychanalyste analyse la fameuse scène des tables brisées par Moïse quand son peuple abandonne Yahvé pour un veau d'or : Lors donc qu'il approcha du camp et qu'il aperçut le veau et les danses, la colère de Moïse s'enflamma, il jeta les tables de ses mains et les brisa au pied de la montagne.(32.19).
Y a de quoi être en pétard ;-)
La première question venant à l'esprit de tout inculte que nous sommes en voyant l'oeuvre du maître de la pierre vive est : Pourquoi Moïse porte-t-il des cornes ?
L'explication est donnée plus loin (34.29) : Quand Moïse descendit du Mont Sinaï (pour la seconde fois), Moïse avait en sa main les deux tables du témoignage (les nouvelles tables), tandis qu'il descendait de la montagne, et Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait d'avoir parlé avec Lui.
Hors dans le texte original le rayonnement du visage est exprimé par le verbe qâran "pousser une corne" et à été traduit ainsi dans la Vulgate ignorahat quod cornuta esse faciès sua, d'où cette représentation occidental de Moïse coiffé de cornes.
C'est maintenant que le bât blesse, le visage de Moïse ne rayonne pas lors de sa première descente du Sinaï (32.19), il n'est pas cornu à cet instant mais en pétard et Freud aurait dû relever cette incohérence.
Alors toute sa belle théorie se casse-t-elle la gueule en achoppant sur une paire de cornes ? ou bien Michel-Ange s'est-il laissé allé à la simplicité ? Ce n'est pas son genre.
Sigmund est un peu coutumier du fait. Dans son ouvrage sur Léonard de Vinci (1910), Un souvenir d'enfance de ...., il s'appuie aussi sur une erreur de traduction d'un mot pour échafauder une superbe théorie à propos d'un songe de Léonard. Nibbio est traduit par vautour dans un texte lui servant de matériel et non milan (cf LDV en Toscane par exemple).
C'est gênant, non ?
N'étant encore jamais allé à Rome je ne me suis pas réellement penché sur le Moïse de Michel-Ange, mais comme amateur de Freud j'ai lu son article (1914) sur cette célèbre sculpture et son interprétation.
Le psychanalyste analyse la fameuse scène des tables brisées par Moïse quand son peuple abandonne Yahvé pour un veau d'or : Lors donc qu'il approcha du camp et qu'il aperçut le veau et les danses, la colère de Moïse s'enflamma, il jeta les tables de ses mains et les brisa au pied de la montagne.(32.19).
Y a de quoi être en pétard ;-)
La première question venant à l'esprit de tout inculte que nous sommes en voyant l'oeuvre du maître de la pierre vive est : Pourquoi Moïse porte-t-il des cornes ?
L'explication est donnée plus loin (34.29) : Quand Moïse descendit du Mont Sinaï (pour la seconde fois), Moïse avait en sa main les deux tables du témoignage (les nouvelles tables), tandis qu'il descendait de la montagne, et Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait d'avoir parlé avec Lui.
Hors dans le texte original le rayonnement du visage est exprimé par le verbe qâran "pousser une corne" et à été traduit ainsi dans la Vulgate ignorahat quod cornuta esse faciès sua, d'où cette représentation occidental de Moïse coiffé de cornes.
C'est maintenant que le bât blesse, le visage de Moïse ne rayonne pas lors de sa première descente du Sinaï (32.19), il n'est pas cornu à cet instant mais en pétard et Freud aurait dû relever cette incohérence.
Alors toute sa belle théorie se casse-t-elle la gueule en achoppant sur une paire de cornes ? ou bien Michel-Ange s'est-il laissé allé à la simplicité ? Ce n'est pas son genre.
Sigmund est un peu coutumier du fait. Dans son ouvrage sur Léonard de Vinci (1910), Un souvenir d'enfance de ...., il s'appuie aussi sur une erreur de traduction d'un mot pour échafauder une superbe théorie à propos d'un songe de Léonard. Nibbio est traduit par vautour dans un texte lui servant de matériel et non milan (cf LDV en Toscane par exemple).
C'est gênant, non ?
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