De Botton, Ruskin ; la photo (argentique) et le dessin.
La photographie seule ne peut assurer une telle assimilation [de la chose vue].
Cette réflexion d’Alain de Botton dans l’Art du voyage est produite par la lecture de Ruskin, ce dernier préférant le dessin.
S’ensuit une sorte de comparaison entre les vertus du dessin et les défauts de la photographie.Cette approche est semble-t-il biaisée. Je ne sais pas si l’auteur des Pierres de Venise développait lui-même ses clichés, mais c’est là un point crucial. Le cliché n’est point photo.Pour obtenir celle-ci, il est impératif de se livrer soi-même au développement du film, au tirage sur papier.
Ces opérations sont loin d’être anodines pour le résultat final. Si vous laissez le soin à d’autres de manipuler votre cliché, vous êtes dépossédés de son assimilation.
En travaillant en chambre noire, vous continuez à travailler sur votre cadrage, le renforcement des contrastes, les effets de lumières. Ces aspects auront ensuite une influence sur les prochaines prises de vues.
Ces comparaisons entre un art et un autre existent depuis la nuit des temps sûrement.
Je connais particulièrement l’épisode relatif à la Renaissance, entre Léonard et les écrivains de la cour de Milan, entre les peintres et les sculpteurs.
Ce Paragone devait trouver en Lessing un un terme définitif, mais il n’en n’est rien.
Et c’est tant mieux.
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