Michel-Ange et le Slow Art
Le Slow Art est souvent rattaché aux grands noms US ou Japonais de l'art moderne ou contemporain.
Existe-t-il un art lent avant l'invention du Fast Food ?
Avant de répondre, une chose est sûre, le slow se danse à deux, et le rythme de l’un influe sur l’autre. Le récepteur / spectateur se doit d’être au diapason de l’artiste.
Leon Battista Alberti recommandait aux artistes de la Renaissance de raconter une histoire, tous s'y conformaient, même si celle-ci nous échappe aujourd’hui. La Cène ou le Banquet de Bacchus… c’est juste une teufe à vrai dire.
Concernant l’Esclave s’éveillant de Michel-Ange, les choses se compliquent. Ébauchée, la sculpture vous prend et ne vous lâche plus, chaque coup de gradine retient votre attention, capte votre regard, au contraire d’un David, lisse sur lequel votre regard glisse.
Le slow looking, un regard lent, une scrutation, s’impose à vous. Et si vous avez eu la chance de voir le Collier d’Esclave d’Alain Padeau à La Réunion, le rapprochement entre les deux oeuvres s’établit lentement. Pas vraiment besoin de se référer à une quelconque histoire, nous sommes tous l’esclave d’un système plus ou moins violent, plus ou moins consciemment, nous interagissons avec l’oeuvre, c’est la seconde clé du Slow Art, elle nous entraîne dans des contrées très personnelles.
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