Inconvenant

Je trouve toujours très inconvenant de voir en 2024 un livre papier plus cher que sa version originelle, c'est à dire numérique. Sauf pour de très rares exceptions les écrivains ne livrent plus de manuscrits aux éditeurs, on travaille à l'écran, on soumet son ouvrage sous forme numérique. Cette épreuve se transmet ensuite aux correcteurs, puis aux codeurs XML, aux maquettistes et peut être lue par les "livres" électroniques (Kindle, iPad et autres smartphones). Cette version numérique de l'oeuvre est ensuite transmise à un imprimeur puis un brocheur pour remplir les rayons des libraires. L'oeuvre évidemment n'y gagne rien, pas de valeur ajoutée par cette transformation, rien en plus sinon un coût supplémentaire supporté par un lecteur pris encore une fois pour un porte-monnaie, purement et simplement. Seulement me direz-vous : le français aime son libraire... plus que les écrivains ? Il aime le livre plus que l'oeuvre quitte à payer deux ou trois fois le prix de sa version numérique ? Et le libraire qui aime-t-il ? Ne peut-il réinventer son métier en redevenant un chercheur de talents par exemple, en organisant des débats et non des séances de promotions d'un titre racoleur, en proposant des rééditions d'ouvrages pas si vieux mais devenus introuvables. Il crache sur les GAFA mais courre se payer le dernier iPhone ou Galaxy dont les prix représentent 100 à 200 livres numériques. Je vous l'écris tout cela me semble bien inconvenant.

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