Sescau VS Marx (Roger)


Roger Marx, homme de plume et critique accompagne Monet et Rodin, Gallé et Lalique et d'autres encore, je ne les connais pas tous. Dans le cercle des initiés à l'histoire de l'art des temps modernes il tient une place intéressante.
Son ouvrage de référence intéressant tente de mettre en avant l'Art social, l'Art populaire par et pour le peuple. Il tombe malheureusement dans la panneau d'une modernité au service des plus pauvres, d'une liberté acquise par la mécanisation et la division du travail. Sur le papier il peut y croire, dans la réalité son discours ne tient pas la route.  Renoir, victime justement du progrès et de la mécanisation des arts de la table, pouvait en témoigner et le lui expliquer. La division du travail mène au taylorisme et à l'asservissement de l'ouvrier, position à peine plus enviable de celle des esclaves et serfs d'avant.
Il connaît les écrivains naturalistes pourtant, comme nombre de ses contemporains, mais ne semble pas leur prêter beaucoup de crédit. Les citant dans un article paru dans le Voltaire en 1897, il leur octroie la possibilité d'adjoindre aux mots la photographie pour faire plus vrai sur une proposition de P. Sescau (son affiche publicitaire est de Toulouse-Lautrec). Ce photographe propose d'insérer dans le roman des clichés pour enrichir le texte.
Émoi chez l'homme de plume, la prééminence du texte ne peut souffrir une relégation au second rang.
Le Paragone  reste toujours d'actualité, et l'écrivain de fourbir son argumentaire face à une nouvelle technologie pour conserver son leadership, comme hier Léonard défendant la peinture face à la sculpture, la poésie, en réponse aux attaques des protégés de Ludovic Le More maniant la plume et la flatterie pour un mécénat plus généreux.
Hier ou aujourd'hui, même combat, l'écrivain ne veut et ne peut s'aventurer sur les terres de l'hypermédia au risque de voir son  savoir faire, son talent,  reléguer derrière un autre talent, un autre savoir faire.

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