Le Protocol SHA + à Koh Phra Tong
Une Île de 100 KM2 avec 500 habitants, 20 voitures, des plages de sable blanc bordées de cocotiers, et quelques hotels en mode écologique pour accueillir une centaine de touristes mais pas plus. L’idéal en somme pour une septaine allégée dans un « Sand Box », un protocol mis en oeuvre en Thaïlande pour faire en sorte de ne pas contaminer la population locale, de sauver un peu le tourisme.
Sur le papier les choses paraissent simples pour le touriste. En réalité l’organisation d’un tel processus s’avère complexe et mobilise nombre de gens et de moyens et ce dès votre départ de Paris. Le Thaïland Pass devient un sésame touristique obtenu en ligne, entre 3 et 7 jours, en fournissant des infos sanitaires (vaccins, tests) et touristiques (vols, hôtels). Tout est vérifié, tricher ne semble pas être une bonne solution, on se fera chopper à un moment ou un autre. C’est une bonne répétition pour le visa, pour ceux sachant lire, et visiblement ce n’est pas mon cas. Confusion entre les deux documents, résultat ? refoulé à Roissy et perte de mon billet d’avion. Merci Opodo et Lufthansa pour votre customer care de merde. ADP s’est montrée bien plus conciliante, efficace et honnête pour le parking longue durée.
L’aéroport est transformé en vaste espace de contrôle, on vous aide à classer vos papiers en ordre, puis on vous conduit à un premier contrôle sanitaire et ensuite à l’émigration. Un erreur de saisie sur un formulaire et on vous demande aussitôt le justificatif fourni par les autorités compétentes. Tout semble croisé, recroisé. Une atteinte à votre liberté de mouvement ? En attendant une réponse on vous fourre un bâtonnet dans le nez pour un test PCR, résultat sous huit heures pétantes communiqué à l’hôtel SHA +. Un hôtel labellisé pour accueillir les dangereux touristes. Et la protection des données direz-vous ? franchement ils s’en foutent et moi aussi.
SHA, pour Sanitary Healthy Administration. Une agence où le hasard n’existe pas, le logo fleurit sur les vitres des taxis, sur les comptoirs des hôtels, dans les couloirs des aéroports, sur la route où la police et l’armée arrête le véhicule vous amenant à l’hôpital habilité pour le dernier test. On vous prend en photo et on attend votre retour. On vous fait gentiment coucou et on pointe. Délit de facies, atteinte à votre personne ? Va protester gros malin, et manu militari on te fout dans le prochain avion pour Paris en classe éco, en passant par la case prison. Concernant les compagnies aériennes je les hais toutes, mais c’est une autre histoire.
Dans le même temps en France Rose, un mois, entre à l’hôpital pour une bronchiolite, elle en sort 48 heures après pour y retourner 24 heures plus tard testée positive à la Covid 19. 72 heures pour obtenir le résultat. Thailande 1 France 0. Admise en pédiatrie, car son coeur pose problème, la mère, atteinte elle aussi, dort parterre et mange des petits pots, seule nourriture disponible dans le service. Comment, ce nourrisson sous la menace d’un opération à coeur ouvert dans 2 ou 3 mois a-t-il pu être contaminé ? La pédiatre redoutait ce scénario, parents, entourage tout le monde était prévenu. Pourtant cette mise en danger de vie la d’autrui n’inquiète pas quelqu’un visiblement.
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