Grupetto France.
Ce billet risque d'être chiant, car les idées en sont confuses et l'amalgame indigeste, sans parler de mon ortographe, mais bon il fait gris, si vous n'avez rien d'autre à faire.
Les ventes des Guides MAF sont nulles.
Je pensais être sur une voie royale : Les guides sont des ouvrages porteurs, Léonard est magique, le rich média prometteur et le numérique moderne.
Disponibles en PDF pour les lecteurs e-Ink, le PRS 505 notamment, j'attendais avec impatience l'iPad.
J'attribuais les premières non-ventes au noir et blanc, au peu de livre électronique acquis par le public. Le simple fait d'être présent chez Immateriel ou Epagine, avec une bannière en home page, me paraissait suffisant pour promouvoir les titres. Erreur.
Avec l'arrivée de la bécane de chez Apple, j'ai migré vers l'Epub et réalisé, ou presque, l'ouvrage dont j'avais rêvé (couleur, pictogrammes, musiques, vidéos, images, et peu de liens).
Présent sur l'iBook store, via Immateriel, là encore avec une sélection dans la rubrique multimédia mise en avant de temps en temps, je pensais avoir fait le plus dur. Que nenni. Les ventes ne décollent toujours pas.
Ces Guides sont uniques au monde, sur la forme et sur le fond.
J'ai remis en avant les analyses de Pierre Duhem, par exemple, sur les sources littéraires et intellectuelles de Léonard, je veux parler des maîtres de la Sorbonne. Pour la Vierge aux rochers, je suis aller plus loin que les simples hypothèses de Pedretti sur le mystère des 2 Enfants Jésus, pour revenir à saint Ambroise.
J'ai participé aux recherches sur les origines du Vinci, une mère esclave moyen-orientale (Venise et Rome de Léonard, à venir) et me suis fait jeté de Wikipédia pour l'avoir révéler et d'autres trucs encore (Madone de Laroque, renoncement à la chair et stoïcisme de Léonard, etc.).
Seulement voilà, on s'en fout ;-).
J'ai écrit 1218 billets sur le livre numérique et électronique, pour une audience somme toute misérable (400 visiteurs/mois). Combien parmi eux ont acquis un de mes titres ?
Je sais, je dérange parfois, il m'arrive même d'écrire des conneries.
Mais faire tomber les écailles de nos yeux est mon parti, le meilleur pour un pays en voie de sous-développement numérique ou tout court.
Les derniers chiffres publiés sont affligeants, paradoxalement c'est presque rassurant. En Europe nous sommes largués par l'Espagne et l'Italie, plus réactifs aux tablettes.
La startup dont on parle est Espagnole : 24 Symbols. Chez nous rien, nada.
FeedBooks est devenue un libraire quel dommage.
Les Russes, Pocket Book, mâtinés Asiatiques, sont plus dynamiques que notre champion national, mâtiné lui aussi : Bookeen. Sans parler de la filiale de Sagem en faillite, ou presque.
Le livre électronique français n'existe pas.
Les plateformes ne sont pas mieux.
Quand on compare les catalogues, redondants, on oscille entre 2 000 et 40 000 ouvrages à comparer au 750 000 du Kindle. La dernière place pour Apple et la première pour la FNAC.
Il faudrait avoir une approche qualitative pour mieux analyser ces chiffres, un peu vieux il est vrai (Le Figaro.fr de juillet reprenant des chiffres de 2010, fait avec ce qu'il a et moi aussi), mais toutes les plateformes courent après le choix et la diversité, quitte à proposer à des prix fous une énième, énième version des ouvrages les plus vendus en leurs temps, les Lupin de Maurice Leblanc par exemple mis en avant sur iTunes cette semaine, gratuits sur Livres Pour Tous. Cherchez l'erreur.
Quelle innovation, quelle prise de risque. Super.
Surtout ne parlons pas du CA. Pour un Cazin, tous les autres restent muets.
Pourquoi ? Il n' y a pas de honte, on est justes nuls ;-)), moi le premier.
Un domaine où l'on est champion ?
Celui de l'analyse intellectuelle du phénomène.
La lecture numérique immersive, poor media, augmentée, dépréciée, n'a plus de secret.
Seul le lecteur reste un mystère. Manque de bol c'est lui qui détient le pognon. Pourquoi n'est-il pas séduit par ?
On se gaussait d'un lecteur US lisant de moins en moins, c'est le contraire qui advient depuis quelques mois, depuis la découverte du livre numérique.
Chez nous on se croit à l'abri.
Notre niveau de culture (hors du périmètre de TF1, dont je suis un spectateur, cerveau prêt à savourez la pulpeuse nana de la pub Perrier), notre amour de la lecture, de Proust ou Levy ou Harlequin (un carton en numérique paraît-il), notre système critique, dont Télérama est le phare, notre politique du prix unique, extensible à tous les biens culturels (Montebourg), seraient les garants d'une exception protégeant les libraires, les auteurs, les deux maillons les plus faibles de la chaîne. Mon cul.
Si Indignez-vous n'avait pas fait un carton, les chiffres de 2010 seraient une cata.
Les libraires sont à l'agonie.
Et le numérique reste aux raz mais raz des pâquerettes.
On peut pour un temps faire semblant de ne rien voir, mais pas toujours, pas longtemps.
On peut ne pas agir pour réagir, avec un temps de retard et un handicap évidemment, si l'on aime la difficulté.
Pour ma part, je n'adhère pas à ces stratégies et le constat est plutôt amer : on ne tient pas notre rang.
La venue d'Amazon ne changera pas grand chose, le catalogue sera au mieux celui de la FNAC. Là ou l'une a échoué, l'autre ne peut réussir, sauf si elle révolutionne le marché. Sans les éditeurs, impossible. Et la filiale hexagonale, comment fera-t-on quand la Wallonie sera annexée pour caractériser notre géographie, rejoindra vite le grupetto France (c'est du vélo, dont Léonard n'est pas l'inventeur), ceux pour qui une victoire au sommet est impossible.
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