Réponse à Lorenzo

Avec le numérique une lecture pornographique envahirait le champ éditorial

Ah !

Je n'en suis pas si sûr, et même si cela était le cas ce n'est pas le champ éditorial qui serait investi mais une autre espace: un espace « lectoral », trouvant assez facilement place sur le web, mais plus difficilement  dans l’espace éditorial, c’est à dire là où le pognon est l’étalon. N’est pas rhapsode qui veut.

La marotte de Lorenzo est la lecture.

Son approche est donc une lecture enrichie, avec pour forcer le trait une démarche systémique. Chaque mot peut  faire l’objet d’un « enrichissement », d’où cette  génération d’un bruit devenant vite assourdissant.

Seulement la lecture enrichie n’est pas écriture enrichie. L’une précède l’autre, l’auteur pose des verrous, et le public auquel elle appartient quand l’auteur l’abandonne les ferait sauter. C’est son droit, c’est même amusant, à mon avis. 

Mais combien de personne prendrait le temps de le faire, voir pourrait le faire ?

Ce n’est pas accessible à monsieur tout le monde. Notre rhapsode des temps modernes doit s’accaparer l’œuvre et ensuite plonger dans la technique pour y mettre son grain de sel. Pas si facile.

Maintenant se pose la question de la propriété de l’œuvre. L’auteur et l’éditeur accepteront-ils de voir une œuvre être transformée ?

Je n’ai pas la réponse mais nos mentalités ont changé. L’argent y est pour quelque chose.

Au 16ème siècle les partitions formant la Musica Nova de Willaert étaient  éditées avec une invitation au lecteur de les accaparer pour produire d’autres œuvres. Une autre époque. Aujourd’hui on pense comité d’éthique,  groupe de réflexion pour encadrement de,  etc.

Pourquoi ne pas réactiver l’Index aussi ? 

Si l’écriture est espace de liberté la lecture l’est-elle ?

Commentaires

Lorenzo Soccavo a dit…
Beau concept que celui d'espace lectoral, qui rime avec sidéral, et évoque ma foi assez clairement ces étoiles en points d'interrogations qui habitent le ciel (et la tête ;-) de ceux qui, comme nous, se coltinent le devenir du livre, avec la marotte de la lecture, pour moi, ou, celle de l'écriture hypermédia, pour toi.
Une écriture hypermédia (elle existera un jour) tracerait des voies aux lecteurs et l'orienterait malgré tout. Dans de tels contenus, le pornographique (au sens où je l'entends, ici davantage comme l'ob-scène, l'envers de la scène)serait dans l'intrusion de la publicité, de l'autre (lecteurs anonymes etc.)
Dans mon post et son exemple je me souciais plutôt pour le patrimonial.
Merci en tout cas pour cet écho que j'ai signalé en commentaire de mon post(cela m'étonnait que tu ne réagisses pas à un tel post ;-)
Ce n'était pas évident de reagir, les questions posées sont complexes et d'ailleurs j'ai presque botté en touche ;-)
L'intrusion de la pub n'est pas forcément à rejeter, si elle nourrit son homme. Celle des lecteurs anonymes peut être amusante.
Le patrimoniale est une notion qui devra évoluée. Aujourd'hui les oeuvres sont figées et somme toute difficilement accessibles.
C'est certain les editeurs peuvent se faire du soucis....quand le papier ne sera plus leader...c'est pas demain. :-(
A+

Articles les plus consultés